Catégorie : Rûmî

La poésie cosmique – Entretien avec Eva de Vitray-Meyerovitch

C’est un cosmos sacralisé et tous les êtres sont reliés entre eux par mille liens fraternels. De même que dans les Fioretti de Saint François d’Assise, les histoires des mystiques musulmans nous rappellent constamment qu’un maître, par exemple, fait taire les grenouilles d’un étang qui coassaient pendant l’un de ses discours, que les chiens font cercle autour d’un autre pendant la prière, qu’un bœuf qu’on menait à l’abattoir demande au maître spirituel qui passe d’intervenir pour qu’on ne le sacrifie pas.

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La prière et le Pèlerinage – Entretien avec Eva de Vitray-Meyerovitch

Et puis bien sûr, comme dans toute culture religieuse, il y a des prières spontanées : des prières de demande, d’adoration, qui dépendent uniquement de celui qui prie, et qui n’ont pas de forme prescrite. Pour les désigner, il y a dans la mystique musulmane un très beau mot, qu’on pourrait traduire, le moins mal possible, par « soif ». L’islam, comme toute religion, est nostalgique, c’est un sentiment d’exil qui s’exprime.

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Enseigner en paraboles – Entretien avec Eva de Vitray-Meyerovitch

L’enseignement par paraboles, par apologues, est un trait tout à fait caractéristique de la littérature islamique, en général – qu’il s’agisse aussi bien de littérature arabe, persane, turque ou indonésienne. Rûmî, lui-même, décrivait cette forme d’enseignement comme suit : « Mes facéties n’en sont pas, elles paraissent simples, mais en réalité c’est un enseignement ». L’intention est toujours de tenter d’éveiller l’esprit de l’auditeur à une vérité qu’il est capable de percevoir et, donc, de s’adresser à lui, en mettant en œuvre, toutes les ressources de l’émerveillement.

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Conseils de lecture « Mevlâna Jalâl al-Dîn Rûmî »

Jalâl al-Dîn Balkhî naquit en 1207 à Balkh, et mourut le 17 décembre 1273 à Konya en Turquie. Rûmî était déjà un maître reconnu lorsqu’il croisa la route de Shams Tabrîzî. La rencontre avec cet ascète errant bouleversa son existence. C’était en 1244, à Konya, il devait être âgé de 37 ans environ. Son fils, Sultân Valâd, rapporta de cette recontre que lorsque Rûmi « vit le visage de Shams; les secrets devinrent pour lui manifestes comme le jour. Il vit celui qu’on ne peut pas voir; il entendit ce que personne n’entendit jamais de personne… Il devint amoureux et fut anéanti. »

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Kudsi Ergüner

Présenter Kudsî Erguner est difficile, tant il cumule les talents et les honneurs. Né à Istanbul en 1952, Kudsî Erguner est mondialement connu en tant que maître de « Ney », la flûte de roseau. Héritier de la tradition soufie Mevlevi, auteur et traducteur de nombreux ouvrages, il a également fait découvrir la pensée soufie et celle de Jalâl al-Dîn Rûmî (1207-1273) à de nombreux Occidentaux, dont la traductrice et auteure Eva de Vitray-Meyerovitch qui venait écouter son enseignement à Paris.

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Clés de lecture pour entrer dans le Mathnawi de Rûmi

Par Hayat Nur Artiran
Le Mesnevi dans sa totalité raconte l’homme à l’homme : sa venue du monde spirituel, dans ce monde-ci, sa vie durant ce monde, son cheminement intérieur et son perfectionnement spirituel. Tout cela est raconté dans les moindres détails dans le Mesnevi. Le Prophète a dit que le Coran et l’homme sont des frères jumeaux. Nous pouvons considérer également la même chose pour le Mesnevi car le Mesnevi tire son secret du Coran lui-même. Et, à l’instar du Coran, le Mesnevi raconte l’homme à l’homme.

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Mawlana Jalaleddin Rumi, le Feu dans l’Océan

Par Nahid Shahbazi
Mawlana Jalaleddin Rumi connaît les clés qui ouvrent les portes du monde subtil. Il s’y introduit et entraîne à sa suite les Amoureux qui le suivent – le lisent -, et leur permet d’en saisir les réalités : il les invite à contempler son océan, il les incite à y plonger. En cet océan, ni tiédeur, ni calme. Rumi vit au sein du tumulte et du tourbillon que lui imposent les états changeants de son âme.

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La sagesse du Mathnawi de Rumi

Par Clara Murner
Bouleversé par son expérience, un derviche me dit un jour que, récitant son Evrad [7] sur un chemin de campagne, à la tombée du jour, soudain, il fut ébloui par un rayonnement intense, provenant de la ligne d’horizon, éblouissement presqu’insupportable qui l’atteignit jusqu’au tréfonds de l’âme. Troublé et émerveillé, une fois rentré chez lui, il ouvrit le Mathnawî au hasard,

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H. Nur Artıran, Rûmî. L’épreuve de l’amour, Bayard, 2020

Par Meryem Sebti
Le soufisme, voie d’amour. Cette affirmation est courante, presque galvaudée. L’ouvrage de H. Nur Artıran nous donne à entendre ce que cette assertion signifie dans la voie qui est la sienne, la voie Mevlevî, fondée par le grand mystique Jalâl al-Dîn al-Rûmî à Konya au XIIIe siècle. L’amour que célèbre Rûmî à travers les milliers de distiques composés au long de sa vie est d’essence métaphysique. C’est la substance même de toute vie, de la vie avant la vie : les âmes n’étaient-elles pas ivres d’amour dans la pré-éternité, éperdues de reconnaissance devant la prodigalité infinie du Créateur ?

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Conseils de lecture « Hommage à Eva de Vitray-Meyerovitch »

Pour le public francophone, son nom restera à jamais associé à celui d’un des plus grands poètes de l’histoire de l’humanité, le grand maître soufi du Xll ème siècle, Jalal ud-Din Rumi. La qualité de ses traductions a permis de faire goûter à la France et au monde entier la beauté et la profondeur d’une œuvre qui bouleverse les âmes en quête de sens.

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Mevlâna Jalâl al Dîn Rûmî – Entretien avec Eva de Vitray-Meyerovitch

Puis est venu l’Islam et le fleuron de cette époque qui a été Rumî, qui a donné à toute cette région une empreinte absolument ineffaçable. Vous savez quand on est à Assise, (j’aime beaucoup le rapprochement entre St François d’Assise et Rumî, parce qu’ils se ressemblent beaucoup et ils sont à peu près contemporains), quand on va à Assise on sent encore aujourd’hui cette douceur franciscaine, quand on va à Konya aujourd’hui on sent encore l’empreinte de son fondateur, qui est aussi cette douceur,

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Le rêve et le miroir par Eva de Vitray-Meyerovitch

Celle–ci, en ce qui concerne la culture musulmane, est merveilleusement bien illustrée dans l’œuvre de ce grand poète dont vous venez de parler, Rûmî. Selon lui, le monde n’est pas totalement irréel –comme la Maya de l’Inde¹ – ce n’est donc pas un monde illusoire, mais un monde qui, face à la Réalité qui transcende toute chose, est un peu comme un reflet dans un miroir. Le reflet existe bien, mais ce n’est jamais qu’un reflet ou une réalité un peu participée. Un hadith, c’est–à–dire une parole du Prophète de l’Islam, affirme que l’homme dort toute sa vie et que c’est simplement lorsqu’il meurt, qu’il se réveille².

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