Conscience Soufie

Poésie et samâ‘
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Revue CS

Le Numéro 2 de la Revue Conscience Soufie a été consacré aux liens qui unissent soufisme et poésie.

Poésie et soufisme : des affinités anciennes

Poésie et soufisme : des affinités anciennes

Par Eric Geoffroy
Pourquoi les auteurs spirituels de l’islam s’expriment-ils si souvent en vers ? La réponse est évidente : poésie et mystique partagent un même rapport à l’indicible, une même fulgurance de l’inspiration, un même recours aux symboles et à la transmutation du sens.

La poésie cosmique – Entretien avec Eva de Vitray-Meyerovitch

La poésie cosmique – Entretien avec Eva de Vitray-Meyerovitch

C’est un cosmos sacralisé et tous les êtres sont reliés entre eux par mille liens fraternels. De même que dans les Fioretti de Saint François d’Assise, les histoires des mystiques musulmans nous rappellent constamment qu’un maître, par exemple, fait taire les grenouilles d’un étang qui coassaient pendant l’un de ses discours, que les chiens font cercle autour d’un autre pendant la prière, qu’un bœuf qu’on menait à l’abattoir demande au maître spirituel qui passe d’intervenir pour qu’on ne le sacrifie pas.

Le cheikh Ahmad al-‘Alâwî, poète de l’Essence

Le cheikh Ahmad al-‘Alâwî, poète de l’Essence

Par Eric Geoffroy
Le cheikh al-‘Alâwî (m. 1934) a été et est encore qualifié par beaucoup de « revivificateur de la Voie soufie » (mujaddid al-tasawwuf), et lui-même a fait allusion à cette fonction. …On ne connait parfois de son œuvre que les poèmes de son Dîwân[2], que certains chanteurs ‘‘profanes’’ ont même intégré à leur répertoire. Ils sont abondamment chantés lors des séances de samâ‘ tenues par les soufis appartenant à diverses confréries…

Poème du cheikh al-‘Alâwî : Dam’i mihtâl min ‘ayni madhahâ

Poème du cheikh al-‘Alâwî : Dam’i mihtâl min ‘ayni madhahâ

De fait, on peut porter au crédit des soufis leur amour intense et exalté pour le Prophète, eux qui sont à l’origine de la célébration de son « anniversaire » (mawlid), au XIIe siècle. Ce sont les innombrables poèmes et chants qu’ils ont composés pour louer l’« élu » (al-mustafâ) qui ont déterminé le genre littéraire de l’« éloge du Prophète » (madh nabawî)… La nostalgie de la présence du Prophète culmine sans doute dans ce poème du cheikh ‘Alâwî :
Les larmes ruissellent
De mes yeux épuisés par les pleurs.
Ô zéphyr du soir
Porte à Taha mon salut !

Poème du cheikh al-‘Alâwî : Sallâ Allâh ‘alayk yâ nûr

Poème du cheikh al-‘Alâwî : Sallâ Allâh ‘alayk yâ nûr

L’éloge, ou « panégyrique » (madh), a toujours été un des thèmes principaux de la poésie arabe depuis l’époque pré-islamique. Avec l’établissement des cours califales et princières de l’Empire islamique, le dithyrambe des poètes s’orienta, contre monnaie trébuchante et de façon très hypocrite, vers les gouvernants de ce monde. Le thème de l’éloge du Prophète, quant à lui, ne pouvait faire l’objet de commerce ; il se développa donc « bien loin des cours », ce qui peut aussi s’expliquer par les déficiences spirituelles des poètes « officiels ». L’éloge du Prophète n’a ainsi « trouvé de représentants réellement dévoués que parmi les soufis, l’amour étant leur seule motivation et leur unique source d’inspiration ».

Le Prophète et son approche spirituelle de la poésie

Le Prophète et son approche spirituelle de la poésie

Par Tayeb Chouiref
Les conditions de vie du désert et le nomadisme des Bédouins arabes expliquent la fonction centrale des arts du langage chez eux, à savoir l’art du discours déclamé (khuṭba) et la poésie (shiʿr). Dans une culture de l’oralité ayant pris place dans un environnement naturel hostile et marquée par des changements de lieux de vie récurrents, la parole et la mémoire collective de celle-ci occupent nécessairement une fonction déterminante d’ancrage et de fixation. D’où l’adage classique : al-shiʿr dîwân al-ʿArab,

La Burda, Pour l’amour du prophète Muhammad

La Burda, Pour l’amour du prophète Muhammad

Par Néfissa Roty-Geoffroy
En cette soirée bénie du Mawlid et en ces temps troublés, convier la Burda semble incontournable. La burda un long poème[1] (qasîda) à l’éloge du Prophète Muhammad composé par al-Būsīrī[2] (m. 1296), un soufi égyptien, élève d’Abu al-‘Abbâs al- Mûrsî, lui-même disciple de l’Imâm al-Shâdhilî. Poète de renom[3] et calligraphe, al-Busîrî écrivit cette œuvre alors qu’il souffrait d’une paralysie.

Poème du cheikh al-‘Alâwî : la Lâmiyya

Poème du cheikh al-‘Alâwî : la Lâmiyya

Lâmiyya est le poème le plus long du Dîwân du cheikh al-‘Alawî. Un poème rédigé par le cheikh en tant que support d’enseignement accessible à tous les fuqarâ’ (les « adeptes » du soufisme), quelles que soient leurs capacités et leurs origines.
Ô vous qui désirez ardemment la Présence sublime,
Renouvelez votre pacte avec nous et cherchez-en nous l’union
C’est le moment de se ressaisir, en vue de la plus illustre station,
Que Dieu soit louangé, Lui qui nous en a rendus dignes !

Un éblouissement sans fin : Présentation des « chants » (samâ‘)

Un éblouissement sans fin : Présentation des « chants » (samâ‘)

Poésie et soufisme partagent un même rapport à l’indicible et à la fulgurance de l’inspiration. L’une et l’autre concourent à la saisie de réalités spirituelles que la raison ordinaire ne peut appréhender.
Le recueil poétique ( Dîwân ) étudié ici est l’œuvre de trois maîtres soufis de la voie ‘Alâwiyya.
Les chants spirituels qui accompagnent le livre témoignent de la vivacité de cette tradition spirituelle.

Association Conscience Soufie
14 avenue de l’opéra,
75001 PARIS
Contact: info@consciencesoufie.com
ISSN : 2777-9289