Rajâa Benamour, conférencière et chercheuse dans le domaine du soufisme, est marocaine et vit à Casablanca. En novembre 2009, elle vécut une expérience de mort imminente en bloc opératoire sous anesthésie générale.
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Le Numéro 2 de la Revue Conscience Soufie a été consacré aux liens qui unissent soufisme et poésie.
Rajâa Benamour, conférencière et chercheuse dans le domaine du soufisme, est marocaine et vit à Casablanca. En novembre 2009, elle vécut une expérience de mort imminente en bloc opératoire sous anesthésie générale.
À l’instar du Prophète, les soufis voient dans la femme le support de contemplation de Dieu le plus accompli. C’est pourquoi ils « remontent » vers Dieu, vers son « Essence la plus subtile » (al-dhât), en donnant à celle-ci, sur le mode allusif, divers prénoms féminins. Puisés dans le registre de l’amour courtois des anciens Arabes, ces prénoms cèdent parfois la précellence au pronom « Elle » (hiyâ), qui signe, dans son extrême nudité, le Féminin absolu. Les prénoms féminins les plus sollicités par nos poètes sont, en premier lieu, Laylâ, puis Lubnâ et Mayya, ou encore Salmâ, toutes symboles de l’Essence divine, et de l’Éternel féminin. D’autres poètes s’adressent encore à Hind, Su‘âd, notamment.
Par Eric Geoffroy
Le statut de la musique et de la danse font débat en terre d’islam depuis le ixe siècle ; et si ces deux arts nourrissent encore la polémique aujourd’hui, c’est, comme le note le savant andalou Ibn Hazm (m. 1063), parce qu’il n’existe aucun texte scripturaire leur donnant un statut explicite, ce qu’on ne saurait considérer comme un hasard. Beaucoup de ulémas, tel Muhammad Ghazâlî, disparu il y a quelques années, ont donc invoqué la « licéité originelle » (al-ibâha al-asliyya), selon laquelle tout ce qui ne fait pas l’objet d’une interdiction formelle est licite, ou indifférent, au regard de la Loi.
Par Eric Geoffroy
Pourquoi les auteurs spirituels de l’islam s’expriment-ils si souvent en vers ? La réponse est évidente : poésie et mystique partagent un même rapport à l’indicible, une même fulgurance de l’inspiration, un même recours aux symboles et à la transmutation du sens.
C’est un cosmos sacralisé et tous les êtres sont reliés entre eux par mille liens fraternels. De même que dans les Fioretti de Saint François d’Assise, les histoires des mystiques musulmans nous rappellent constamment qu’un maître, par exemple, fait taire les grenouilles d’un étang qui coassaient pendant l’un de ses discours, que les chiens font cercle autour d’un autre pendant la prière, qu’un bœuf qu’on menait à l’abattoir demande au maître spirituel qui passe d’intervenir pour qu’on ne le sacrifie pas.
Par Eric Geoffroy
Le cheikh al-‘Alâwî (m. 1934) a été et est encore qualifié par beaucoup de « revivificateur de la Voie soufie » (mujaddid al-tasawwuf), et lui-même a fait allusion à cette fonction. …On ne connait parfois de son œuvre que les poèmes de son Dîwân[2], que certains chanteurs ‘‘profanes’’ ont même intégré à leur répertoire. Ils sont abondamment chantés lors des séances de samâ‘ tenues par les soufis appartenant à diverses confréries…
De fait, on peut porter au crédit des soufis leur amour intense et exalté pour le Prophète, eux qui sont à l’origine de la célébration de son « anniversaire » (mawlid), au XIIe siècle. Ce sont les innombrables poèmes et chants qu’ils ont composés pour louer l’« élu » (al-mustafâ) qui ont déterminé le genre littéraire de l’« éloge du Prophète » (madh nabawî)… La nostalgie de la présence du Prophète culmine sans doute dans ce poème du cheikh ‘Alâwî :
Les larmes ruissellent
De mes yeux épuisés par les pleurs.
Ô zéphyr du soir
Porte à Taha mon salut !
L’éloge, ou « panégyrique » (madh), a toujours été un des thèmes principaux de la poésie arabe depuis l’époque pré-islamique. Avec l’établissement des cours califales et princières de l’Empire islamique, le dithyrambe des poètes s’orienta, contre monnaie trébuchante et de façon très hypocrite, vers les gouvernants de ce monde. Le thème de l’éloge du Prophète, quant à lui, ne pouvait faire l’objet de commerce ; il se développa donc « bien loin des cours », ce qui peut aussi s’expliquer par les déficiences spirituelles des poètes « officiels ». L’éloge du Prophète n’a ainsi « trouvé de représentants réellement dévoués que parmi les soufis, l’amour étant leur seule motivation et leur unique source d’inspiration ».
Par Tayeb Chouiref
Les conditions de vie du désert et le nomadisme des Bédouins arabes expliquent la fonction centrale des arts du langage chez eux, à savoir l’art du discours déclamé (khuṭba) et la poésie (shiʿr). Dans une culture de l’oralité ayant pris place dans un environnement naturel hostile et marquée par des changements de lieux de vie récurrents, la parole et la mémoire collective de celle-ci occupent nécessairement une fonction déterminante d’ancrage et de fixation. D’où l’adage classique : al-shiʿr dîwân al-ʿArab,
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