EXTRAIT: « En homme véritablement libre, l’émir ne s’interdisait jamais de se remettre en question lorsque sa quête scrupuleuse de la vérité le lui imposait. Être de paradoxe, il avait la particularité d’être là où on l’attendait le moins. Ses transformations successives qui, juxtaposées, semblent s’opposer et son éclectisme assumé, souvent déroutant, ne remettent jamais en cause le noyau spirituel sur lequel est arrimée toute son existence. Au-delà de sa personne, Abd el-Kader semble préfigurer l’humain ( humanitas ) dans toute sa plénitude et dans lequel matérialité et spiritualité, corps et esprit, s’harmonisent ( nizâm ) et s’équilibrent ( mîzân ). N’est-ce pas là le portrait même de l’Homme universel ( insân al-kâmil ), cher aux soufis, modèle parfait vers lequel le dessein divin conduit l’humanité en l’arrachant progressivement à ses instincts de prédation ? »
Article paru dans le dernier numéro d’Ultreïa, disponible dans les kiosques.