Par Eric Geoffroy
Le statut de la musique et de la danse font débat en terre d’islam depuis le ixe siècle ; et si ces deux arts nourrissent encore la polémique aujourd’hui, c’est, comme le note le savant andalou Ibn Hazm (m. 1063), parce qu’il n’existe aucun texte scripturaire leur donnant un statut explicite, ce qu’on ne saurait considérer comme un hasard. Beaucoup de ulémas, tel Muhammad Ghazâlî, disparu il y a quelques années, ont donc invoqué la « licéité originelle » (al-ibâha al-asliyya), selon laquelle tout ce qui ne fait pas l’objet d’une interdiction formelle est licite, ou indifférent, au regard de la Loi.