Conscience Soufie

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La sagesse du Mathnawi de Rumi

La sagesse du Mathnawi de Rumi

Par Clara Murner
Bouleversé par son expérience, un derviche me dit un jour que, récitant son Evrad [7] sur un chemin de campagne, à la tombée du jour, soudain, il fut ébloui par un rayonnement intense, provenant de la ligne d’horizon, éblouissement presqu’insupportable qui l’atteignit jusqu’au tréfonds de l’âme. Troublé et émerveillé, une fois rentré chez lui, il ouvrit le Mathnawî au hasard,

H. Nur Artıran, Rûmî. L’épreuve de l’amour, Bayard, 2020

H. Nur Artıran, Rûmî. L’épreuve de l’amour, Bayard, 2020

Par Meryem Sebti
Le soufisme, voie d’amour. Cette affirmation est courante, presque galvaudée. L’ouvrage de H. Nur Artıran nous donne à entendre ce que cette assertion signifie dans la voie qui est la sienne, la voie Mevlevî, fondée par le grand mystique Jalâl al-Dîn al-Rûmî à Konya au XIIIe siècle. L’amour que célèbre Rûmî à travers les milliers de distiques composés au long de sa vie est d’essence métaphysique. C’est la substance même de toute vie, de la vie avant la vie : les âmes n’étaient-elles pas ivres d’amour dans la pré-éternité, éperdues de reconnaissance devant la prodigalité infinie du Créateur ?

Mevlâna Jalâl al Dîn Rûmî – Entretien avec Eva de Vitray-Meyerovitch

Mevlâna Jalâl al Dîn Rûmî – Entretien avec Eva de Vitray-Meyerovitch

Puis est venu l’Islam et le fleuron de cette époque qui a été Rumî, qui a donné à toute cette région une empreinte absolument ineffaçable. Vous savez quand on est à Assise, (j’aime beaucoup le rapprochement entre St François d’Assise et Rumî, parce qu’ils se ressemblent beaucoup et ils sont à peu près contemporains), quand on va à Assise on sent encore aujourd’hui cette douceur franciscaine, quand on va à Konya aujourd’hui on sent encore l’empreinte de son fondateur, qui est aussi cette douceur,

Le rêve et le miroir par Eva de Vitray-Meyerovitch

Le rêve et le miroir par Eva de Vitray-Meyerovitch

Celle–ci, en ce qui concerne la culture musulmane, est merveilleusement bien illustrée dans l’œuvre de ce grand poète dont vous venez de parler, Rûmî. Selon lui, le monde n’est pas totalement irréel –comme la Maya de l’Inde¹ – ce n’est donc pas un monde illusoire, mais un monde qui, face à la Réalité qui transcende toute chose, est un peu comme un reflet dans un miroir. Le reflet existe bien, mais ce n’est jamais qu’un reflet ou une réalité un peu participée. Un hadith, c’est–à–dire une parole du Prophète de l’Islam, affirme que l’homme dort toute sa vie et que c’est simplement lorsqu’il meurt, qu’il se réveille².

Universalité de l’islam – Entretien avec Eva de Vitray-Meyerovitch

Universalité de l’islam – Entretien avec Eva de Vitray-Meyerovitch

Toutes les religions du monde tirent leur nom de leur fondateur, ou du peuple où elles ont pris naissance : le christianisme à cause de Jésus-Christ, le bouddhisme à cause de Bouddha, le zoroastrisme à cause de Zoroastre, le judaïsme à cause de la Judée… Il en va tout autrement avec l’islam, qui présente cette particularité unique de n’être associé à aucun homme ou peuple particulier. Le mot « islam » n’implique pas de relation à un fondateur de religion ; l’islam, c’est en réalité une attitude d’esprit fondamentale de l’homme, qui va impliquer une universalité.

L’âme de la culture islamique – Entretien avec Eva de Vitray-Meyerovitch

L’âme de la culture islamique – Entretien avec Eva de Vitray-Meyerovitch

Je crois que c’est justement d’abord parce que l’islam reconnaissait la vérité de toutes les Écritures révélées, et qu’il était par nature universaliste. Je ne dirais pas « tolérant », car la tolérance implique une certaine condescendance, or il ne pouvait pas y en avoir du fait même du Message apporté, qui n’était qu’un rappel et une confirmation. Le Coran se définit lui-même comme un Rappel des autres religions et comme une confirmation, comme une sorte de mise au point définitive.

L’architecture symbolique – Entretien d’Eva de Vitray-Meyerovitch

L’architecture symbolique – Entretien d’Eva de Vitray-Meyerovitch

Quand on entre dans une mosquée, à Lahore, au Caire ou en Afrique du Nord, la profane que je suis dans le domaine qui est le vôtre, Olivier Marc – puisque vous êtes architecte et psychanalyste – s’étonne des prodigieuses différences et, en même temps, de l’extrême ressemblance de ces mosquées… Bien sûr, l’âme en est commune. Pourriez-vous nous expliquer comment ces ressemblances l’emportent sur les différences ?

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ISSN : 2777-9289