Transcription de la conférence du 20 décembre 2020 par Conscience Soufie
L’article suivant est le texte de l’intervention de H. Nur Artıran donnée lors de la conférence en ligne du 20 décembre 2020 dans le cadre de l’hommage rendu à Eva de Vitray-Meyerovitch, organisé par Conscience Soufie en partenariat avec l’association Les amis d’Eva de Vitray-Meyerovitch. À travers cet événement, Conscience Soufie vise à transmettre la sagesse universelle du soufisme en faisant connaitre ses grandes figures et ses œuvres majeures.
Vous pouvez retrouver notre dossier spécial « Eva de Vitray-Meyerovitch » sur : https://consciencesoufie.com/hommage-a-eva-de-vitray-meyerovitch/https://consciencesoufie.com/hommage-…
L’intervention de H. Nur Artıran
Troisième partie : « Notre mère Hawâ » par Par H. Nur Artıran
Tout d’abord, je vous souhaite à tous une excellente soirée et vous adresse tout mon respect et mon amour. Je remercie du fond du cœur ceux qui ont œuvré afin que cette rencontre en hommage à Eva de Vitray-Meyerovitch puisse avoir lieu. Je pense notamment à l’Association Les amis d’Eva, particulièrement à Madame Marie-Odile Delacour, au président de la l’association Conscience Soufie, Monsieur Éric Geoffroy , ainsi qu’à Madame Muriel Roiland. Ceci est pour moi une très belle soirée, un moment spécial. Tout ce que j’ai pu entendre des interventions précédentes de Marie-Odile Delacour et de Muriel Roiland m’a vraiment impressionnée.
En ce qui concerne notre sujet, Marie-Odile a souhaité que nous partagions avec vous les aspects les plus connus de la relation qu’entretenait Eva de Vitray-Meyerovitch avec la Turquie et, notamment avec la ville de Konya. Nous allons donc nous efforcer de parler dans cette perspective.
En premier lieu, il convient de souligner qu’Eva est très connue en Turquie dans les cercles Mevlevis et dans les milieux soufis en général, ainsi que parmi les spécialistes du soufisme. N’oublions pas aussi tous ses lecteurs qui la connaissent à travers ses ouvrages traduits en turc.
Les soufis éprouvent envers cette femme soufie éminente un grand respect, mais aussi un amour et une admiration immenses. Il en va de même pour les chercheurs qui œuvrent à mieux la faire connaitre auprès du grand public. Citons ceux de l’Université de Selçuk de Konya qui ont produit à plusieurs reprises des communications à propos d’Eva de Vitray-Meyerovitch et de ses travaux sur Rûmî et le Mesnevi. Ce fut le cas encore dans d’autres lieux et en d’autres occasions, et tous ont souligné la place prépondérante qu’occupait Rûmî dans sa vie. De plus, dans un colloque organisé en 1987, précisément à l’Université de Selçuk, c’est Eva en personne qui tint une conférence intitulée L’actualité de Rûmî. Enfin, divers articles la concernant furent publiés dans des revues contribuant ainsi à la faire connaitre en tant que musulmane et spécialiste de Rûmî.
Outre cela, des étudiants de la faculté de théologie d’Ankara, Halil Parmaksız en 2016 et Ceylan Mesut en 2015, lui ont accordé une place importante dans leur thèse de doctorat. Notons encore que Zeynep Tekinalp, étudiante à l’Université de Galatasaray – l’une des universités les plus prestigieuses de Turquie – a présenté en 2011 une thèse brillante, en langue française, sur Eva de Vitray-Meyerovitch.
Au bout du compte, lorsque l’on prononce le nom d’Eva de Vitray-Meyerovitch, la première chose qui vient à l’esprit de ceux qui la connaissent, c’est son amour pour le divin, un amour exalté, débordant. C’est sa soif inextinguible pour la science, la connaissance ésotérique et la vérité. Car sa foi inébranlable l’aidait à franchir tous les obstacles, sa conscience aiguë et son sens du discernement lui permettaient de percevoir la vérité. Il va de soi que ses travaux scientifiques et universitaires ainsi que toutes les œuvres accomplies jusqu’à son dernier souffle, tant sur le plan matériel que spirituel, sont dignes d’éloges et appréciés à juste titre par ses admirateurs. Ceux qui ont connu Eva de près et qui ont perçu que son cœur pur battait à la mesure de l’amour, nourrissent à son endroit une profonde admiration, et la considèrent comme un membre à part entière de leur famille.
Indéniablement, elle était une amie authentique de Rûmî, de l’islam et de la Turquie. Elle dit d’ailleurs elle-même à ce propos :
Le seul pays où je me sente chez moi, ce n’est pas Paris où je ne suis qu’une touriste émerveillée… Là où je me sens vraiment chez moi, c’est la Turquie. Quand j’y arrive, je suis comme un chat qui retrouve sa maison. Tout me semble familier. Je m’y sens vraiment dans mon pays.[1].
Ce sont là les paroles de « notre mère Eva », comme aiment l’appeler les Turcs et, en particulier, les gens de Konya.
Ainsi, la Turquie, et surtout Konya, était la demeure où elle se sentait en pleine sûreté. Pour ses amis turcs, ce sentiment d’appartenance qu’Eva éprouvait – alors qu’elle avait été élevée dans la foi catholique et proche un temps des sœurs chrétiennes, explique qu’elle devint à ce point l’amie de l’islam, parée des qualités muhammadiennes. Celle qui déclarait « Je suis de Konya, je me sens profondément turque » avait perçu en lisant les œuvres de Rûmî, le caractère essentiellement muhammadien de celui-ci, ainsi que son amour, sa compassion et sa miséricorde. Elle s’était alors rattachée de tout son être à la conception qu’il avait de l’unicité divine. Il s’agissait d’un lien sincère, d’une compréhension profonde de la vérité, et elle se sentit honorée de se convertir à l’islam. Puis, devenue musulmane, elle reçut l’honneur d’être appelée « Hawâ-Maryam » (Eva-Marie) jusqu’à la fin des temps.
Bien entendu, tout cela ne s’est pas réalisé d’un coup de baguette magique ! Cet amour qu’Eva éprouvait pour le divin est le résultat d’une quête qui dura plusieurs années, suscitée par divers événements, sources de peines, voire de tourments.
Dans la conférence précédente, Marie-Odile Delacour a relaté comment Eva de Vitray-Meyerovitch découvrit le livre d’Iqbal. Reconstruire la pensée religieuse de l’islam.[2] Eva souhaita alors faire connaitre cette œuvre qui avait brusquement ébranlé son monde intérieur, et elle se mit à la traduire. Ce faisant, elle devint une passionnée de Muhammad Iqbal et donc de Rûmî, car l’auteur ne cessait de le citer comme étant son maître. Afin d’en savoir davantage sur Rûmî, elle fit des recherches dans les bibliothèques, mais ses efforts furent vains. Hormis trois ou quatre poèmes et quelques textes traduits en anglais et en allemand, elle ne trouva pas grand-chose. Poussée par la curiosité et le désir, et décidée à faire connaitre ces trésors divins, elle se mit à l’étude du persan classique. Trois ans après, elle commençait ses travaux sur Rûmî et le soufisme, et cette mission devint alors le but premier de son existence.
Durant cette longue période, Eva réalisa la traduction en langue française du Mesnevi de Rûmî, ainsi que celle de la quasi-totalité des œuvres d’Iqbal. Si l’on prend en considération ses traductions et les livres qui exposent sa propre pensée sur le soufisme, Eva de Vitray-Meyerovitch compte à son actif près de quarante ouvrages. En Turquie, ses principales œuvres – qui sont les reflets de la pureté de son cœur – ont fait l’objet d’une excellente traduction en turc par l’éminent homme de lettres et traducteur Cemal Aydın, et à leur tour, ces ouvrages furent très bien accueillis par un public fidèle.
Pour autant que je sache, la manière dont Eva a embrassé l’islam est tout aussi digne d’intérêt.
Quand elle eut une meilleure connaissance d’Iqbal, de Rûmî et donc de l’islam, elle perçut des différences majeures entre son savoir ancien et celui nouvellement acquis. Cette prise de conscience l’obligea à s’engager dans une véritable quête. Alors qu’elle était assaillie par toutes sortes d’interrogations, elle fit un soir la prière suivante avant de se coucher : « Ô Seigneur, j’ai fait tout ce qui est en mon pouvoir pour trouver Ta vraie religion, et Tu en es le premier Témoin. Je T’en prie, montre-moi désormais la voie la plus juste qui me conduira vers Toi. » Après cette prière intérieure d’une grande sincérité, elle attendit pleine d’espoir un signe spirituel du Créateur. Et, cette nuit-là, elle se vit en songe, morte et enterrée, contemplant de haut sa propre tombe. C’est alors que son regard se porta sur sa pierre tombale. Profondément troublée, elle s’en approcha, la scruta avec attention et y lut en caractères arabes le nom de « Hawâ » (Eva)». À ce moment-là, une voie subtile parvint à son oreille : « C’est là ta tombe, tu mourras en tant que musulmane et tu t’appelleras « Hawâ ».[3]
Elle a raconté cet événement à ses amis de Konya de la manière suivante : « Lors de mon réveil, je me souvins de ce qui m’avait été dit, et d’ailleurs, je l’entends encore parfaitement. Une voix subtile m’a murmuré à l’oreille : « Tu avais demandé un signe, ce que tu vois là est ton signe. Tu seras enterrée en musulmane et tu t’appelleras Hawâ ».
Suite à ce songe, Eva fut convaincue que ce qu’elle vivait intérieurement était la vérité. Sans plus la moindre hésitation, elle décida de devenir musulmane. Lorsqu’elle évoquait ce rêve qui changea soudainement le cours de son existence, elle ajoutait avec un brin d’humour : « J’ai compris que Dieu connaissait aussi le français ! »
Elle voyagea et séjourna dans plusieurs pays musulmans, et se rendit également en Turquie. Elle fit la connaissance à Istanbul d’un joueur de ney mevlevi du nom de Halil Can, qui l’emmena visiter le Mevlevihane de Galata[4]. Halil Can est un joueur de ney réputé en Turquie. C’est aussi un ami très proche de Şefik Can Dede, mort en 1973 – nous profitons de l’occasion pour évoquer sa mémoire avec gratitude et miséricorde-. Alors qu’elle déambulait dans le jardin du Mevlevihane en compagnie de cet ami, elle se retrouva dans le cimetière et fut saisie d’une vive émotion. Elle réalisa qu’elle se tenait précisément face à la pierre tombale qui lui fut montrée trois ans plus tôt en rêve. C’était celle d’une femme, dans un cimetière réservé aux femmes mevlevies. Émue jusqu’aux larmes, elle se dit alors : « Non seulement tu seras une musulmane, mais aussi une derviche mevlevie dans la voie de Rûmî. »[5]
À partir de ce jour, elle se rendit très souvent à Konya et se rattacha de tout son cœur à Rûmî. L’œuvre d’Eva de Vitray-Meyerovitch, dont la valeur est incontestable tant dans le domaine de la pensée, de la science ésotérique et de la littérature, se diffusa dans le monde entier. Avec son nouveau nom de Hawâ, révélé lors du songe, elle poursuivit ainsi le cours de son existence au service de Dieu et trouva la paix, le bonheur et la quiétude dans la beauté de l’islam et dans l’amour de Rûmî.
Mais, il n’en reste pas moins vrai qu’elle était aussi une mortelle, et qu’elle dut migrer, un jour, du monde éphémère au monde éternel. Née en 1909, Eva de Vitray-Meyerovitch rendit son dernier soupir le 24 juillet 1999 à Paris, dans sa modeste demeure. Elle rejoignit ainsi son Créateur, et Rûmî qu’elle aimait tant. Selon la foi musulmane, la mort n’est pas un anéantissement, mais une nouvelle naissance, des retrouvailles avec le Bien-Aimé, le passage à une existence éternelle. Ainsi, comme le disent ses amis soufis turcs, « notre mère Hawâ » quitta ce monde.
Au cours de sa vie, Eva avait maintes fois exprimé le vœu d’être enterrée à Konya aux côté de Mevlana Jalâl al-Dîn Rûmî afin de reposer à l’ombre de son tombeau béni. Malgré cela, ses proches n’en tinrent pas compte et l’enterrement eut lieu à Paris. Quelques années plus tard, des amis turcs d’Eva de Vitray-Meyerovitch vinrent prier sur sa tombe. Mais quelle ne fut pas leur peine en la trouvant dans un état de délaissement… De retour à Konya, ils demandèrent instamment aux autorités officielles d’entamer les démarches nécessaires pour « rapatrier » le corps d’Eva. Suite à cela, en juillet 2005, quelques responsables de la ville menèrent en France des entretiens avec des personnes compétentes en la matière. Malheureusement, la dernière volonté d’Eva ne fut pas exaucée, cette fois encore.
En dernier lieu, Abdullah Öztürk, un des proches amis d’Eva à Konya et professeur à l’Université de Selçuk, écrivit une lettre au fils ainé d’Eva le priant de respecter la dernière volonté de sa mère et de donner son accord pour son transfert à Konya. Au bout de quatre mois, celui-ci annonça finalement qu’il acceptait cette requête. On raconte même qu’un enregistrement audio d’une des conférences d’Eva à Konya fut joint comme preuve à la lettre envoyée à son fils, car elle y exprimait son vœu d’être enterrée en cette ville.
Sur ces faits, des responsables de Konya se rendirent en France, réglèrent les procédures nécessaires, et le 16 décembre 2008, la dépouille mortelle d’Eva fut amenée à Konya par avion. Le 17 décembre, lors de la cérémonie internationale de commémoration de la sept-cent-trente-cinquième année des noces[6] de Rûmî, une cérémonie funéraire fut organisée en l’honneur d’Eva, après la première prière de l’après-midi, et elle fut enterrée juste à côté du mausolée de Rûmî, dans le Cimetière des Trois. En ce jour historique, les amis français de Madame Hawâ, la population de Konya et tous ses amis de cœur étaient présents. Ils l’ont accompagnée dans son dernier voyage avec des prières pleines d’amour et de respect. La municipalité de Konya a fait ériger pour elle une modeste tombe avec une épitaphe rédigée selon la science des lettres numérales arabes (abjad) par Ismail Yaqut, professeur à la faculté de théologie d’Isparta. Je souhaite vous la lire :
Eva de Vitray-Meyerovitch, cette femme d’origine française, est devenue musulmane et a trouvé la guidance sur la Voie. Avec la grâce de Dieu et l’aide spirituelle de Rûmî, elle a accompli maints services sur le chemin vers le divin. Je forme le vœu que dans l’au-delà, elle aura l’honneur de contempler la beauté de la face divine. Yaqut qui a entendu son décès, en a donné la date. Dame Eva Mevlevi s’en est allée au jardin des délices avec l’amour de Dieu.
Ainsi, Madame Hawâ est entrée par la grâce de son amour divin dans l’une des places les plus précieuses du paradis : an-Na’îm, le Jardin des délices. C’est là un bel exemple pour chacun d’entre nous.
Je désire clôturer mes paroles – largement imparfaites pour raconter le destin d’Eva de Vitray-Meyerovitch dans toute sa profondeur – par quelques phrases de Rûmî, que Muhammad Iqbal et elle ont tant aimé :
Il n’y a ni Afghan, ni Turc, ni fils de Tartarie, nous sommes tous les fruits d’un même jardin, d’un même tronc, nous sommes la floraison d’un même printemps.[7]
En vérité, Dieu ne considère pas son serviteur comme un Français, un Turc, un Anglais ou un citoyen de n’importe quel pays. Aux yeux du Créateur, il n’y a ni pays – quel qu’il soit – ni Europe, ni Afrique, ni Asie, ni Amérique, ni Noir, ni Blanc, ni femme, ni homme… Il n’y a que l’être humain auprès de Lui, et le monde dans lequel nous vivons fait partie d’un tout. Cette grande diversité que nous voyons en ce moment sur terre, sont les différentes parties d’un même tout. Pour cette raison, le Prophète Muhammad a dit : Tous les êtres ressemblent à un arbre immense. Les racines de l’arbre, son tronc, ses branches, ses feuilles, ses fleurs, ses fruits ne se ressemblent aucunement, mais c’est leur réunion qui forme l’arbre. Certes, la valeur de l’arbre est dans les fruits qu’il produit, mais l’homme considère tout autant comme une grâce de s’asseoir à son ombre. Si nous voulions séparer ces divers éléments de l’arbre, nous pourrions les énoncer de manière fractionnée : évoquer les racines de l’arbre, ses branches, ses feuilles, ses fleurs et ses fruits … Mais en vérité, ils sont tous reliés à un même tronc, et ils n’existent et ne restent en vie uniquement parce qu’ils sont reliés à ce tronc.
Par conséquent, les êtres humains et l’univers entier forment un tout. Nier l’existence d’un être ou le dénigrer, c’est comme accepter l’œil de l’homme tout en dénigrant ses intestins, sous prétexte que ceux-ci transportent des saletés – au demeurant, les scientifiques reconnaissent aujourd’hui que le cerveau humain, l’organe le plus important de l’homme, fonctionne en synergie avec les intestins. C’est la raison pour laquelle le véritable bonheur n’est accessible que si nous comprenons que nous sommes les membres d’un tout.
Eva de Vitray-Meyerovitch a vécu en accord avec cette conception de l’Unicité divine. Pour cette raison, bien des années après sa mort, sa mémoire est encore évoquée avec respect, amour et gratitude, et il en sera de même, si Dieu le veut, tant que le monde continuera à tourner.
Pour conclure, je rends hommage à Eva de Vitray-Meyerovitch, un exemple pour nous tous. J’adresse également à chacun d’entre vous mon salut, et vous souhaite une bonne soirée.
Nur Artıran est une experte de l’œuvre du grand mystique Mevlânâ Jalâluddîn Rûmî. Elle est auteure de plusieurs ouvrages, dont le dernier en date est Rûmî – L’épreuve de l’amour paru aux Éditions Bayard en 2020. Elle est la présidente fondatrice de la Fondation Internationale Şefik Can d’Éducation et de Culture sur Mevlânâ.
Pour plus d’informations visitez : http://laportedenur.org/Rumi-epreuve-amour/
[1] Cf. Islam, l’autre visage, Ed. Albin Michel, Paris 1995, p. 52.
[2] Cf. Islam, l’autre visage, p.32.
[3] Cf. Islam, l’autre visage, p.55.
[4] Ancien tekke (monastère soufi) des Mevlevis (derviches tourneurs) dans le quartier de Galata à Istanbul, érigé en 1401, mais transformé actuellement en musée ; il est bordé d’un cimetière où reposent des fidèles de cette Voie.
[5] Cf. Islam, l’autre visage, p.55.
[6] Les « noces » est le terme utilisé pour désigner la mort de Rûmî, c’est-à-dire son « Union » avec Dieu.